Il est maintenant…

Il est maintenant…

Il est maintenant... Dire, Sentir, Imaginer

Dire, Sentir, Imaginer

 AVERTISSEMENT à la présentation actuelle

Cet essai est le mémoire de formation de gestalt-thérapeute rédigé par l’auteur en trois parties « Dire », « Sentir », « Imaginer » à la fin des années 1980. Chacune de ces parties fait l’objet de trois divisions :

  • l’une imagée, poétique, parle à la sensibilité avec contes ou histoires courtes,
  • une autre, théorique, rationnelle, s’adresse à l’intellect,
  • une dernière, pratique présente des exercices.

Les contes ont été retirés, car publiés avec d’autres rédigés très récemment dans un recueil de contes intitulé « Commencements », à paraître en mars 2022 aux éditions Sydney Laurent. Les histoires courtes ont été maintenues. Des détails de forme viennent d’être revus sans en modifier le fond.

INTRODUCTION à la présentation initiale

S’abreuver de paroles jusqu’à l’ivresse ; être silencieux pour mieux s’évader ; courir de sensations nouvelles en expériences sensationnelles ; se réfugier dans sa tête et dans les mots pour moins souffrir ; rêver que les autres sont enfin à sa ressemblance et que le monde va trouver la paix ; espérer que les extra-terrestres vont venir mettre de l’ordre dans notre chaos… révèlent un état d’esprit.

Cultiver les formulations positives qui délivrent le mot juste et l’énergie pour aboutir ; affiner sa sensibilité et ressentir toutes les nuances de ses perceptions ; prendre conscience du défilé d’images incessant qui habite le regard intérieur… dénotent un état d’esprit différent qui révèle :

  • une bonne qualité de communication,
  • une qualité à être présent à soi, à l’autre et au monde,
  • une aptitude à créer et à faire aboutir un projet.

Par la parole qui utilise la respiration, produit des sons, ordonne les mots et permet une communication faite d’écoute attentive et d’expression authentique,

par l’attention aux sensations et aux émotions ressenties dans la seconde, laquelle manifeste une présence dense, riche et chaleureuse,

par le rêve éveillé qui génère des images intérieures et crée des scénarii en rapport avec l’intention,

les mots justes s’écrivent sur le sable des pensées, les lèvres les prononcent dans le chant du cœur, les sensations et les émotions en harmonie avec les paroles animent le corps et les images des besoins réalisés apparaissent sur l’écran des paupières closes.

Alors la confiance en soi et en l’énergie de la vie, l’acceptation du temps qui passe et du hasard qui fait les choses, l’aptitude aux contacts avec soi-même, ses proches et le monde ne peuvent que se développer.

Tel est le projet de ce mémoire. Si cette perspective rejoint le vôtre, lectrice, lecteur, puissent ces pages vous aider dans cette entreprise.

Il est maintenant…

Une toute petite graine resplendissante de lumière, de chaleur, de force, d’énergie, de guérison, de santé, de confiance, de conscience, de fluidité, d’aisance et d’amour, se trouve là, devant moi.

Cette toute petite graine appelle à elle toutes ces énergies et se met à grossir, comme un grain de blé, comme un haricot, comme une balle de tennis, comme un ballon de plage.

La graine, devenue énorme, se partage en deux et donne naissance à une fleur aux pétales innombrables.

La fleur continue de grandir, de s’élargir. Elle est maintenant large comme une table ronde, comme une pièce. Elle déborde les murs et continue à croître jusqu’au moment où ses pétales dressés vers le ciel soient aussi hauts que des silhouettes humaines.

C’est alors que chacun des pétales prend forme humaine. Je reconnais celles et ceux que j’ai aimés et je découvre des visages inconnus.

D’un seul coup, ces formes resplendissantes de lumière, de chaleur, de force, d’énergie, de guérison, de santé, de confiance, de conscience, de fluidité, d’aisance et d’amour, s’envolent en un gigantesque feu d’artifices pour rejoindre chacune et chacun là où ils se trouvent et lui apporter, à la mesure de ses besoins, toutes ces énergies.

En écrivant ce livre, je pense plus particulièrement à Karine, Florian, Anne-Marie, Jeanine, Nadette, Marie-Noëlle, Annick, Chantal, Eliane, Claude, Paul, Jack, Nûria, Chéryl, Rosalba, Elke, Marinette, Joël, François, Olaf, Werner, Maurice, Claire, Henri, Danièle, Alain, Christian, Michel, Annie, Maguy, Martine, Françoise, Marie-Thérèse, Georgette, Emilienne, Norbert, Michèle, Annette, Jocelyne, Jean-Michel, Marie-Claire.

DIRE ET COMMUNIQUER

Présentation imagée

Aimer et être aimé

J’ai peur :

D’être tout pour toi,

De me perdre en toi,

D’être abandonné,

D’être seul (e),

D’avoir mal,

Du quotidien avec toi,

De te déplaire.

Je ne veux pas :

Etre tout pour toi,

Que tu te perdes en moi,

Que tu sois tout pour moi,

Me sentir obligé de t’aimer toujours,

Etre rejeté,

Te faire souffrir.

J’ai envie :

De m’abandonner à toi,

De m’anéantir en toi,

De pleurer dans tes bras,

De te faire crier,

D’être ton maître,

De te dominer,

De chahuter avec toi,

De me bagarrer avec toi.

Je veux :

T’aimer sans me perdre en toi,

Exister avec toi.

J’ai besoin de sentir ta présence.

Le maître et l’élève

Il était une fois un maître et son élève. L’histoire se passe en Inde dans une région proche du Tibet.

Quand le maître et l’élève eurent débattu des conditions pratiques d’usage, le maître dit à son élève : « Tu es fort. Va chercher qui tu es ». L’élève partit chercher la force et un an plus tard il revient voir son maître et lui dit « je suis fort ». Pour montrer sa force il prit un rocher qu’il aurait été incapable de déplacer une année auparavant, le leva au-dessus de sa tête et le fracassa en plusiuers morceaux sur le sol. « Très bien » dit le maître »Tu es fort ».

« Maintenant, je te dis : Tu es intelligent. Va chercher qui tu es ». L’élève partit chercher l’intelligence et trois ans plus tard il revint voir son maître et lui dit : « Je suis intelligent ». Le maître lui donna un texte très volumineux et dit « Tu viens m’en parler dans trois heures ». Ce temps écoulé le maître et l’élève parlèrent de l’ouvrage d’égal à égal jusqu’au levée du jour. « Très bien » dit le maître, « Tu es……. ».

L’élève lui coupa la parole et poursuivit « Je suis qui je suis ».

« Je n’ai plus rien à t’apprendre » répondit le maître « Va ».

Aurélien et l’enfant sauvage

Il était une fois, un enfant sans nom et Aurélien qui habitait avec ses parents une maison à la lisière de la forêt.

La première fois, ils s’étaient rencontrés à côté d’une source qu’Aurélien croyait être seul à connaître. Ils s’étaient regardés avec méfiance.

Puis au fil des rencontres, la confiance s’était peu à peu installée.

Tantôt ils se rencontraient dans un endroit proche de la maison d’Aurélien, tantôt près de la source de leur première rencontre.

Aurélien attendait que ses parents soient partis à la ville pour rencontrer l’enfant près de chez lui. Il ne voulait pas perdre un ami qui lui semblait étrangement proche. A chaque fois il montrait une chose nouvelle pour l’enfant sauvage qui la découvrait.

De même, à chaque fois qu’Aurélien rencontrait son ami dans la forêt, ce dernier l’initiait à une nouvelle connaissance.

A chaque découverte chacun émettait un bruit différent et ils riaient quand ils réussissaient à imiter parfaitement le bruit de l’autre.

Au bout de deux années chaque enfant connaissait parfaitement le langage de l’autre et évoluait avec aisance dans le milieu qui lui avait été étranger quelques années auparavant.

Quand il put présenter son ami comme un camarade venant d’une maison de l’autre côté de la forêt, Aurélien en parla à ses parents.

L’enfant sauvage appris un jour à Aurélien qu’il avait été élevé par une chienne.

Aurélien appris à son compagnon qu’il avait eu un frère jumeau qui ne lui ressemblait pas. Il n’avait jamais connu son frère. Le bébé avait disparu dans des conditions mystérieuses à l’âge de 6 mois.

Les enfants se promirent entre eux de garder le secret.

Les enfants étaient-ils frères ?

La mère d’Aurélien avait gardé pour elle ce bonheur tant appelé de ses vœux. Elle n’en avait jamais parlé de peur de rompre le charme.

Aurélien et son compagnon avaient eu cette évidence au cœur, dès leur première rencontre, et la réalité du fait ne les préoccupa jamais.

Lettre à moi-même

Laisse couler l’amour dans tes veines,

Laisse l’amour animer ta chair,

Laisse l’amour habiter ton cœur.

II est grand l’amour,

II est grand ton cœur.

Ta chair peut animer d’autres chairs.

Ton sang peut inonder le monde,

Pas celui qui s’échappe quand vient la mort,

Mais celui qui bat dans ta poitrine et nourrit ton corps.

Ce que tu écris te donne le vertige,

Fais naître des larmes au bord de tes yeux.

Alors entre dans ce vertige, et pleure comme tu n’as jamais pleuré,

De la joie d’aimer,

De la colère de t’être fermé à l’amour.

Exulte de tout l’amour que tu peux faire naître et des cœurs que tu peux aider à s’ouvrir.

N’ais plus peur de l’amour.

Laisse-le t’habiter, t’animer, t’élever,

Laisse-le pleurer, laisse-le rire, laisse-le crier en toi,

Laisse-le te laver comme la pluie lave la poussière de l’été et redonne éclat aux couleurs,

Laisse-le t’inonder de lumière comme le soleil levant et couchant pénètre au cœur des maisons,

Laisse faire l’amour dans ton cœur,

Laisse faire l’amour,

Laisse-le parler par ta bouche,

Laisse-le sortir de tes doigts,

Laisse-le te faire percevoir le besoin de l’autre.

Abandonne-toi dans sa main.

Laisse-le agir à travers toi,

Laisse-toi envahir par sa force.

Prends conscience que tu étais aveugle et sourd à l’amour,

Que là est le seul mal,

Que l’amour peut t’habiter.

Réponds-lui selon tes possibilités, tes dons et respecte tes engagements.

DIRE ET COMMUNIQUER

Présentation théorique

La parole et l’écriture, conséquences de trois facultés humaines, engendrent le jeu social. Outils de connaissance de monde, instruments de jeu convivial, les techniques d’abstractions peuvent les vider de leur humanité. Outils de connaissance intérieure, liens réciproques entre l’identifiant et l’identifié, la parole et l’écriture permettent d’explorer la notion de présence et d’expérimenter la force de la formulation positive.

La parole et l’écriture conséquences de trois facultés humaines

Trois caractéristiques distinguent l’être humain des représentants des autres espèces vivantes.

Son pouvoir imaginaire lui permet de se projeter hors de lui même et de l’instant présent.

Son pouvoir de modeler la matière lui donne la possibilité de prolonger sa main avec des outils.

Son pouvoir d’imiter les bruits et cris de la nature le rend capable de communiquer avec ses semblables.

De ces pouvoirs proviennent ses capacités à matérialiser son imaginaire et à s’exprimer par des symboles matériels et des sons.

L’expression verbale, la parole ainsi que sa matérialisation graphique, l’écriture, permettent aux mondes imaginaires de chaque individu de se concrétiser et de se rencontrer.

engendrent le jeu social.

Cependant, les mots, passerelle privilégiée entre l’imaginaire et l’action ne sont pas limités à la fonction qui leur semble première, celle d’outils à communiquer.

Selon l’esprit dans lequel ils sont utilisés ces objets à deux états, parole et écriture, peuvent être utilisés à d’autres fins.

Dans une recherche de connaissance, les mots deviennent instruments de recherche et supports de connaissance

S’ils sont pris comme objets en eux-mêmes, ils peuvent être détournés de leur fonction rationnelle de support de communication et être livré à l’imagination de l’usager devenu maître dans l’art du verbe.

Le poète, le pamphlétaire jouent avec les mots comme d’autres jouent à la balle.

L’homme d’action puise dans les mots le pouvoir qui lui est nécessaire pour atteindre ses objectifs.

L’aspect social de la parole et de l’écriture est un point d’observation habituel du réel que constitue le premier volet de cet exposé. Il est suivi d’une deuxième partie qui met en lumière l’aspect spirituel du verbe employé dans la direction de l’intériorité.

La parole et l’écriture, outils de connaissance du monde, …

La parole et l’écriture, instruments de recherche et supports de connaissance du monde concret nomment les objets et les mettent en relation.

La connaissance peut être considérée comme la somme des réponses aux « pourquoi ? » et aux  »comment ? » que l’être humain s’est posé, se pose et se posera.

L’homme désigne les objets matériels ou imaginaires (par exemple les qualités) avec un nom puis il les met artificiellement en relation de cause à effet à l’aide de leurs noms.

Exemple : « Les fruits rouges sont agréables et les fruits verts sont désagréable à manger. »

Puis arrive un moment où la relation établie par l’expérience ne s’applique plus.

Exemple : « Parmi les fruits bleus, certains sont agréables et d’autres désagréable à manger. »

La relation couleur du fruit et sensation produite ne se vérifiant plus, elle doit être abandonnée. Une autre notion est à inventer et à mettre en relation avec la sensation perçue.

Exemple : « Les fruits mous et lourds sont agréables à manger »

Imaginons plusieurs lieux de recherche dans lesquels seraient rassemblés des fruits en abondance d’une multitude d’espèces et de degrés de maturité différents ainsi que des êtres humains ne disposant d’aucun langage en commun.

Quelles notions et quelles relations entre ces notions seraient trouvées ? Quels noms seraient inventés, choisis ou imposés ? L’expérience est évidemment indispensable pour apporter des réponses à ces questions et en soulever d’autres… des techniques de conservation des qualités appréciées dans le temps pourraient être retrouvées, inventées, tout un vocabulaire technique serait créé….

La connaissance consiste donc à nommer et à mettre les mots en relation entre eux.

Avec sept notes de base et sept durées de notes le compositeur peut créer des relations de notes, c’est à dire des musiques a l’infini.

Avec les milliers de mots qu’il a créés et toutes les relations entre les mots qui en découlent, l’homme peut imaginer de la connaissance à l’infini.

La connaissance sombre dans l’infini du connaissable et toute personne qui a pris conscience de ce fait peut adopter des attitudes différentes : se passionner pour la création de connaissances ; jouer avec les mots comme un enfant s’amuse à faire des pâtés de sable ; arrêter le mouvement créatif et se rassurer en prenant les mots pour des objets réels immuables, sérieux.

instruments de jeu convivial, …

Le jeu de mots, les jeux d’esprit, la rhétorique, l’abstraction, la musique des mots, leurs découpages et leurs rapprochements artificiels, amusent, distraient, donnent du plaisir aux créateurs comme aux lecteurs, auditeurs ou spectateurs.

Exemple : Des prisonniers occupent leur temps libre en inventant des histoires.

Un livreur en uniforme tend un colis au bibliothécaire de la prison,

– « Donnez que je vous libère » dit ce dernier.

– « Pouvez-vous me délivrer un reçu » demande l’homme en livrée.

– « Je vais en délibérer avec Mr le Directeur » précise l’employé.

Il revient et tend un billet : reçu de « La liberté retrouvée » de D. CHENER aux éditions BAROT »

Le jeu entre signifiant et signifié est une abstraction partielle.

L’abstraction totale peut être illustrée par la suite des sons que l’on entend lorsqu’on écoute une langue étrangère pour la première fois par le dessin d’un mot d’une langue inconnue. Dans ce dernier cas, le mot devient un objet en lui même, une mélodie, un signe abstrait.

les techniques d’abstractions

Un autre type d’abstraction partielle est très employé dans les joutes oratoires. Il présente différents degrés.

Le premier, et de loin le plus répandu, est l’utilisation de la forme impersonnelle « On m’a dit », « Il m’a été rapporté », « on dirait que ». Le deuxième degré est la négation y compris la forme interro-négative : n’est-ce pas ? Pourquoi ne viendrait-il pas ? Pourquoi ne serait-il pas permis de penser ?

Le raffinement continu avec la généralisation « Les français sont les plus malins de la terre », « Le chômage est le seul problème important de notre époque ».

Le fin du fin consiste à monter des combinaisons de ces trois techniques « l’interro-négation impersonnelle généralisatrice qui donnent des joyaux de l’abstraction du genre : « Pourquoi ne penserait-on pas qu’un conflit militaire serait improbable dans le contexte Nord-Sud actuel ? ».

L’exercice du grand art de l’illusion consiste à harmoniser affirmations gratuites, négations interrogatives, généralisation, particularités ainsi que les formes impersonnelles et personnelles associées au « nous »   généreux.

« Je suis convaincu qu’il est impossible qu’on ne pense pas que nous sommes déterminés chacun en son for intérieur à lutter pour un monde meilleur où il n’y aura plus de place pour la misère, la maladie, la faim et la guerre ».

Ces manières de parler vide les mots de leur charge émotionnelle mais leur conservent une part de vie, de mouvement, de possibilité de changement.

peuvent les vider de leur humanité.

La pensée totalitaire, quant à elle, rêve d’un univers figé, mort, immuable, qui est censé être porteur de sécurité, de sérieux pour le peuple et garant de pouvoir totalitaire pour les gouvernants. Les maîtres mots sont ordre, unité, utilité, travail, propreté.

Tout ce qui est source de désordre doit être éliminé, les inutiles mis au travail.

L’Etat, source d’ordre, lutte contre les ferments de désordre et de nouveauté constitués par les associations humanitaires, les syndicats, les journalistes, les poètes, les philosophes.

Le pouvoir central par lequel se fait l’unité de la nation se doit d’expulser les germes de division que sont les organismes internationaux humanitaires, les nations sans patrie, les religions à couverture mondiale.

Ces mots pris au sérieux, comme des valeurs à défendre, envers et contre tous, donnent naissance aux dictatures et aux totalitarismes laïques ou religieux.

Je pense à l’Allemagne nazie mais aussi à la France révolutionnaire, à l’Iran de Khomeyni, à l’église de l’inquisition, au Cambodge du Pol pot sans oublier la Russie de Staline.

Ces valeurs totalement coupées de leur contenu d’humanité génèrent génocides, extermination. Les mots sont lus au pied de la lettre, ils sont devenus des objets sans esprit, sans cœur et leur manipulation engendre la dureté, l’insensibilité, la cruauté froide et glacée.

Les mots peuvent être outils de connaissance, jouets et armes des sociétés et des groupes humains, tant aux niveaux sociologiques et qu’à l’échelle historique.

Les mots outils de connaissance intérieure, …

Les mots peuvent aussi être des repères dans l’aventure de la connaissance intérieure, des balles avec lesquelles l’esprit jongle, des catalyseurs de transformation dans la fluidité et l’énergie de la vie.

Tout d’abord, les mots jouent le rôle de repères dans l’inconscient, dans l’espace (ici ou ailleurs), dans le temps (maintenant, avant ou après), entre le connu et l’inconnu (ce qui est nommé et ce qui ne l’est pas).

L’inconnu ouvre les portes de l’angoisse laquelle pose les questions « Pourquoi ? » et « Comment ? » sans donner de réponse. Ces questions sont une recherche de lien, d’association entre ce qui est observé, perçu par les sens et ce qui est ressenti, vécu intérieurement.

lien réciproques entre l’identifiant et l’identifié, …

L’acte génial a été de créer un lien, une association entre l’identité proprement dite (l’être, l’esprit, le moi) et le domaine extérieur à l’identité (l’autre, le monde, le sur-moi, le non-moi).

Cette création a été de donner un nom aux personnes, aux choses, aux groupes et aux parties de personnes et de choses.

Par l’initiation, le groupe reconnaît l’un des siens en le nommant. Par le baptême chrétien, Dieu, par l’intermédiaire du prêtre, nomme sa créature, une nouvelle planète reçoit le nom donné par l’astronome qui l’a découverte, un chef d’entreprise place son nom sur une plaque à l’entrée de ses établissements, sur son papier à en-tête, sur ses véhicules…

L’acte de nommer lève l’angoisse en créant un lien entre celui qui nomme et ce qui est nommé. Ce lien peut être identifié en utilisant plusieurs verbes : maîtriser, contrôler, connaître, rassurer, rendre familier, reconnaître de sa famille, s’approprier.

Quel peut être le point de vue inverse, celui du possédé ? Le nommé agit-il sur l’identité de celui qui le nomme ? Le nom peut-il engendrer un état d’esprit générateur de perceptions illusoires ?

L’angoisse dont l’être humain a voulu se libérer en donnant des noms à la source de cette angoisse ressurgit-elle sans prévenir, sans que l’objet nommé soit présent, à la simple audition ou évocation d’un nom ?

Les mots se transformeraient-ils en liens entre l’esprit et le corps, entre le monde intérieur et le ressenti corporel, entre l’inconscient et le vécu ?

permettent d’explorer la notion de présence

Ecriture et paroles, magie des mots, merveilleux moyen de maîtriser la vitesse folle des associations spontanées de mots, d’images, d’odeurs, d’émotions. Paroles et écriture freinent la pensée qui, d’un torrent d’idées dévalant la montagne du mental, la transforme en une rivière sautillant au rythme de la parole ou en un fleuve majestueux qui coule paisiblement au rythme de la plume.

Paroles données, paroles reçues, écriture et lecture participent à la domestication de la pensée « associante ».

Combien de fois mots, idées et images virevoltant dans ma tête m’ont empêché de dormir ou de me concentrer. A chaque fois que j’ai posé mon tourment noir sur blanc, à chaque fois que j’ai pu parler de mes préoccupations j’ai été surpris, avec le recule dans le temps, de leur insignifiance : un grain de sable sur la plage, une seule lettre dans un livre entier.

Le travail manuel ou intellectuel, le sport à haut niveau d’attention ont le même effet sur l’esprit.

Les disciplines orientales qui consistent à observer ses pensées, ses émotions, à se concentrer dans l’immobilité ou dans un mouvement ont pour conséquence l’arrêt du flot des pensées, voire le vide de pensée ou la plénitude de la présence, mots apparemment opposés qui expriment un même état de l’esprit.

Les pensées, et tout est pensée, notion, mots, y compris les sensations auxquelles s’accrochent des mots, les pensées peuvent cesser sans pour autant que la vie s’arrête.

Je peux cesser de penser tout en restant en vie. « Je ne pense pas mais je suis ».

C’est ce qui fait dire aux traditions orientales que tout est illusion et que dans le vide de pensée, dans le silence de l’esprit, sa nature véritable peut-être expérimentée par chacun.

Emotion pure, vibrations, énergie, harmonie, ouverture, conscience, éveille, amour, mais ce ne sont là que des mots, la nature véritable de l’esprit est au delà, derrière le rideau de ces mots.

Tout est dans le un, le un est à l’image du tout.

Toutes les personnalités se cachent en chaque personne et chaque être humain porte en lui-même l’humanité toute entière.

Tous les êtres sont unis dans la vie et l’amour de la même manière que l’amour et la vie s’exprime à travers chaque être humain.

La conscience dans l’ici et maintenant débouche sur la spontanéité, la création, la présence, d’où l’importance du présent et de la forme affirmative pour se lancer dans une action. La formulation positive stimule l’esprit créatif enfoui en chacun et dirige l’énergie nécessaire à une vie épanouie.

et d’expérimenter la force de la formulation positive.

Puisse les exercices proposés en partie pratique, communiquer plus qu’une certitude ou une conviction, une évidence : la négation entraîne la paralysie et la mort alors que l’affirmation sentie, imagée et décrite avec des mots est créatrice, force vive.

L’entraînement sur des petites choses, chaque jour, pas à pas, porte des fruits.

DIRE ET COMMUNIQUER

Partie pratique

Nommer ou la fonction magique du nom.

Un bruit étrange que vous n’avez jamais entendu en ce lieu se manifeste nettement et de manière répétitive.

Observez votre recherche d’identification et d’hypothèses.

Vous énumérez tout ce que ce bruit évoque en vous par approximation d’images, de mots.

Ces mots et ces images sont-ils rassurants ?

Vous vous déplacez pour voir, comprendre. Vous trouvez la cause.

Que faites-vous ?

avec la parole ?

– avec votre mémoire visuelle ?

Comment vous sentez-vous ?

Si dans un autre lieu et une autre occasion il vous arrive d’entendre le même bruit, comment réagirez-vous ?

Nommer ou le nom et l’état d’esprit.

Vous avez une douleur qui persiste depuis quelques jours.

1°) Vous vous laissez aller à un esprit fataliste

– Imaginez votre avenir.

– Vous vous ressaisissez et allez voir votre médecin.

. Il vous donne un diagnostic rassurant :

Comment vous sentez-vous ?

. Il vous informe que ce n’est pas grave mais qu’il faudra vous faire opérer :

Comment Vous sentez-vous ?

-Qu’a fait le médecin dans chacun des cas ?

2) Avec un esprit lucide vous observez les changements d’intensité de la douleur selon votre activité.

– Avec assurance vous donnez un nom à cette douleur.

– Devant sa persistance vous allez voir un médecin pour savoir si votre diagnostic correspond au sien.

Nommer ou la fonction sociale du nom

Par votre conception, ou votre adoption, vous avez reçu un nom de famille et un prénom.

Peut-être vos camarades vous ont-il donné un surnom.

Puis vos fonctions sociales ont été nommées de manière diverse.

fonctions sociales liées à la famille :

. Fils ou fille

. Frère ou sœur

. Neveu ou nièce

fonctions sociales liées à l’état :

. Citoyen

. Electeur

. Contribuable

– fonctions sociales liées à la vie professionnelle :

. Nom de la fonction

. Nom du métier

. Nom du titre

Tous ces noms ont en commun :

. De vous désigner comme membre d’un groupe connu.

. De vous permettre de vous faire reconnaître au sein de chaque groupe.

Tous ces noms ont pour but de permettre à chaque groupe

. De s’approprier la fonction que vous représentez pour lui,

. De maîtriser et de contrôler la fonction que vous remplissez.

– Qui nomme ? Qui vous a nommé ?

– Imaginez 1e représentant le plus ancien et le plus respecté de chacun de ces groupes auxquels vous appartenez, sans parfois vous en rendre compte.

– Imaginez que chacun de ces représentants vous nomme en vous regardant dans les yeux, devant toute l’assemblée du groupe.

– Comment vous sentez-vous ?

– A la place de « nommer », quels autres verbes pourriez-vous mettre pour traduire votre-sentiment ici et maintenant en lisant ces mots ?

– Dans le rituel de chaque groupe vous devez ensuite vous affirmer comme tel.

– Vous imaginez que vous vous retournez vers le groupe. Par la force d’une sonorisation, vous entendez l’écho de vos paroles amplifiées et un peu étrangères « Je suis… ».

La relation, son sens et les auxiliaires.

« Je suis », « Tu es »

Mettez n’importe quel adjectif participe-passé ou nom derrière cette affirmation

Le temps (celui qui passe) importe-t-il dans la relation du groupe ?

Quel est 1e contenant, quel est 1e contenu ?

« J’ai », « Tu as »

– Mettez n’importe quel adjectif, participe-passé ou nom derrière cette affirmation

– La notion d’appartenance a un groupe est-elle présente ?

– Quel en est l’élément principal ?

– Quel est 1e lien au temps (celui qui passe) ?

– Quel est le contenant, quel est le contenu ?

Le verbe ou la relation sujet-objet

-Imaginez votre parent le plus âgé à votre naissance (grand-parent, aïeul…)

– Imaginez que vous venez de naître et que votre parent le plus âgé vous présente devant toute votre famille rassemblée.

– Imaginez que vous avez toute votre conscience d’aujourd’hui et que vous êtes présent à tout ce qui se passe, même en étant un simple nouveau-né.

– Vous entendez : « fils ou fille de » (prénom et nom de naissance de votre mère) et de (prénom et nom de votre père). Nous te nommons (votre prénom). Je vous demande de 1e reconnaître comme l’un (ou l’une) des nôtres. Vous lui apprendrez qui ont été les (votre prénom ou vos prénoms). Vous l’aiderez à découvrir les aspects bons pour lui des personnes qui ont porté ce ou ces prénoms ».

– Connaissez-vous des personnes qui portent ou qui ont porté le même prénom ou le même surnom que le vôtre ?

– Cherchez aussi dans les prénoms du sexe opposé.

– Sentez-vous ces personnes proches ou différentes de vous ? En est-il qui vous laissent indifférent(e) ?

La forme et l’état d’esprit (1)

« Je n’arrive pas à m’endormir, ni à me réveiller ».

Cette affirmation est-elle porteuse d’une dynamique ou d’une inertie ?

« Le matin je me lève avec entrain et le soir je me couche serein ».

Cette affirmation révèle-t-elle une présence d’énergie, un élan ?

Prenez l’une de vos formulations négatives favorite (comportant « ne pas »)

Quel changement souhaitez-vous ?

Imaginez que ce changement est arrivé.

Comment en parlez-vous ?

Prenez une formulation négative de quelqu’un qui vous est cher.

Que ressentez-vous ?

Positivez cette formulation.

Comment vous sentez-vous ?

« II faut que je fasse… »

Quelle est votre envie ?

Que vous dicte cette pensée raisonnable ?

Construisez une phrase commençant par je, à la forme affirmative, puis ajoutez une échéance.

Comment vous sentez-vous ?

« ça ne va pas »

De qui parlez-vous ? A qui parlez-vous ?

Construisez une phrase avec « Je » comme sujet, à la forme affirmative.

Cette forme vous paraît-elle relever d’un autre état d’esprit ?

Les affirmations ci-dessous ont été formulées par des personnes au chômage. Lesquelles ont plus de chance de trouver un emploi ?

– je suis chômeur.

– je n’ai pas de travail.

– je cherche un travail

– j’apprends un autre métier.

– je suis demandeur d’emploi.

Les affirmations qui suivent pourraient avoir été dites par des personnes sous-alimentées. Lesquelles vivent le mieux leur état ?

– j’ai faim.

– j’ai envie de manger n’importe quoi.

– je rêve d’un morceau de sucre ou de chocolat.

– je vais me débrouiller pour manger.

La forme et l’état d’esprit (2).

Les pages qui suivent traitent d’un article de la règle monastique de Saint-Benoît.

A gauche est présenté le libellé original traduit du latin.

A droite une traduction positive formulant davantage l’esprit que la lettre.

Nota : ce travail est présenté dans « D’autres mots pour vivre l’amour – Balise sur le chemin qui mène à ce sommet de la qualité relationnelle » publié en janvier 2022 chez Sydney Laurent

– Faites une lecture des colonnes de gauche.

Comment vous sentez-vous ?

– Faites une lecture des colonnes de droite.

Comment vous sentez-vous ?

– Faites une lecture horizontale, pour terminer.

SENTIR ET ETRE PRESENT

Présentation imaginée

L’humain qui voulait apprendre seul

L’explorateur de l’imaginaire (re-intitulé : « De l’avant Big-Bang »)

Dis Papa, c’est quoi l’amour ?

Nota : Ces trois contes sont publiés dans « Commencements », un recueil de contes à publier chez Sydney Laurent en mars 2022.

LA JOIE

Comment parler de la joie sans parler de la peine ?

Comment parler de la joie et de la peine sans parler de l’amour ?

Que sont la joie et la peine sinon la certitude et l’incertitude de retrouver l’état d’amour ?

La joie est l’état du corps et de l’esprit lorsque l’attente débouche avec évidence sur l’instant et les moments attendus : le contact, l’échange, le dialogue dans l’ouverture globale de deux êtres.

La peine est l’état du corps et de l’esprit lorsque l’attente dans le doute projette les images d’instants et de moments redoutés : l’absence, le silence, la fermeture de la relation de deux êtres.

La joie et la peine proviennent d’une respiration haute et ample, de battements de cœur qui résonnent dans une poitrine mobile mobilisant l’être tout entier.

La différence est dans le cinéma intérieur : images de contact et de fusion ou bien images de distance et de solitude.

Car dès que le contact est établi, par les yeux, les mots ou la peau, peine et joie disparaissent pour laisser place à la peine, la colère ou à l’acte d’amour.

Mais l’ouverture de la poitrine est indispensable. Sans cette ouverture, ni joie, ni peine, ni colère, ni amour, la rigidité et l’insensibilité s’installent, la sécurité de l’absence d’émotion et de sensation façonne alors un cœur de pierre.

SENTIR ET ETRE PRESENT

Présentation théorique

Les sensations, les perceptions extra-sensorielles, para-verbales ou internes sont observables de manière dissociée. Elles composent les émotions, lesquelles caractérisent les sentiments.

Mais la sensibilité peut être anesthésiée, atténuée ou déviée.

Deux grandes traditions spirituelles font le constat de la souffrance et proposent soit de la supprimer, soit de l’utiliser.

Pourquoi ne pas chercher à retrouver la sensibilité perdue ?

Les Sensations

A l’école, l’élève apprend qu’il existe cinq sens : la vue, 1’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.

Puis l’enfant entend parler d’un sixième sens, celui que posséderait le héros toujours vainqueur.

Enfin, l’adolescent découvre l’intuition qui aurait été distribuée plus généreusement aux femmes qu’aux hommes.

Le sixième sens et l’intuition seraient-ils à ranger dans les perceptions extrasensorielles ?

les perceptions extrasensorielles

Le mot voyance me vient à l’esprit. Les images intérieures spontanées qui se présentent à l’esprit du voyant sont-elles une perception d’un quelque chose qui émane de la personne qui vient consulter ou bien une simple projection produite par le voyant ? (Voir la partie de l’ouvrage intitulée « imaginer »)

La voyance avec support est ainsi appelée car elle utilise des objets : pendule, cartes à jouer, tarot divinatoire, carte du ciel de naissance, marc de café, etc… Ce type de voyance recèle une forme plus interprétative, moins direct que la voyance pure, plus symbolique (Voir la partie de l’ouvrage intitulée « dire »).

De fait, tout voyant est parfois contraint d’utiliser un support, car lorsque les images ne se présentent pas d’elles-mêmes, le voyant peut hésiter à dire « Je ne vois rien, revenez une autre fois ».

Les rationalistes peuvent prétendre que la voyance, avec ou sans support, n’existe pas et que les informations sont données au voyant par le canal de la communication non verbale.

la perception para-verbale

Sont à ranger dans ce mode de perception, la démarche, l’attitude, la morphologie, les gestes, les tics, les rictus mais aussi la manière de respirer, les mouvements des yeux, l’intonation de la voix, la manière de s’asseoir, de tirer les cartes avec ou sans hésitation, etc…

la perception interne

La perception interne est le fruit de l’apprentissage de la relation thérapeutique en lien avec le corps. Progressivement, une découverte devient évidence : la conscience des sensations internes ne se limite pas à la douleur de la maladie, la santé n’est pas assimilée à leur absence.

Les perceptions se manifestent sous forme de tensions musculaires, de lourdeur ou bien de fluidité, d’aisance et de légèreté localisées à une zone du corps.

Face à une personne je ressens mon ventre très lourd, tendu et j’ai soudain conscience que la ceinture de mon pantalon me serre. Face à une autre je sens que mes épaules se relâchent, que mon bassin bascule légèrement et que ma respiration se déplace du thorax vers le ventre.

…. sont des données observables de manière dissociée.

Les sensations, les perceptions para-verbales, extrasensorielles ou internes sont observables si l’attention et la conscience ont été entraînées à se placer dans les lieux où elles se manifestent. Face à une présence, une personne entraînée peut percevoir, sentir, observer chacun de ces types de manifestations dans son corps.

Les émotions,

Lorsque la présence d’une personne provoque des sensations et perceptions multiples et simultanées, je peux traduire cet ensemble par des mots et dire qu’une émotion m’habite.

L’expression « je me sens bien » est associée à la venue d’un bien-être mais si je fais une lecture au pied de la lettre, « je me sens bien » veut dire « je suis conscient de toutes les perceptions qui se manifestent en moi ici et maintenant me font du bien ».

On utilise généralement l’expression « je me sens mal » quelques secondes avant l’évanouissement. Si dans ce cas, je prends le texte dans son sens absolu, je lis : j’éprouve un « mal-aise », je ne ressens pas quelque chose qui apporte un « bien-être ».

L’émotion est ensemble de perceptions qui comporte des sensations par les organes des sens, associées des perceptions extra-sensorielles, para-verbales et internes. Il me paraît évident aujourd’hui que les émotions peuvent se composer à l’infini à condition qu’elles soient présentes et conscientes aux différents lieux et modes de perceptions.

cette alchimie riche de perceptions

Par exemple, chaque fois que j’entends le chant du coq, je vois en imagination la petite maison de mes grands-parents. Je ressens d’un seul coup le même bien-être que je ressentais, enfant de la ville, en vacances à la campagne. Immédiatement la vie me paraît belle, je respire plus amplement, je souris, je sens l’odeur du foin, je me sens bien.

composent les sentiments.

Enfin les sentiments sont une histoire d’émotions partagées. La richesse des perceptions est conditionnée par la conscience du vécu dans l’instant. Plus la richesse des perceptions est grande, plus la sensibilité est développée, plus les émotions peuvent être perçues, identifiées, nommées et plus la vie relationnelle est intense.

Si la vie était comme cela pour chacun, la terre serait un paradis. Mais comme ce n’est pas le cas, sauf dans quelques îlots trop rares, la souffrance et l’insensibilité semblent être les choses les mieux partagées au monde.

L’insensibilité et la souffrance

Dans le domaine de la prévention de la surdité professionnelle, la perception auditive se produit entre deux seuils, celui de la perception et celui de la douleur. Les personnes ayant subi un traumatisme sonore, et ne pouvant pas être appareillées, disposent d’un seuil de perception rendu, par le traumatisme, proche de celui de la douleur. Pour un son d’intensité normale, l’amplificateur de la prothèse produirait un son qui atteindrait le seuil de la douleur.

deux sœurs jumelles

Il en est ainsi pour toutes perceptions. Un enfant battu verra son seuil de perceptions du toucher s’élever jusqu’au seuil de la douleur. L’être humain ayant besoin de stimulations, l’enfant pourra aller jusqu’à provoquer ses parents pour percevoir une sensation à l’intériorité insupportable en situation normale. Plus tard, lui-même parent, il pourra rester totalement insensible face à la souffrance qu’il pourra infliger à ses enfants.

Un choc affectif peut aussi anesthésier les perceptions internes et rendre 1e simple contact de la peau douloureux. La victime d’un tel choc pourra alors, selon son tempérament : se réfugier dans les images du rêve éveillé quasi permanent ; plonger dans un activisme forcené qui la fera apprécier dans sa vie professionnelle ; sombrer dans l’apathie ; fuir ; se fermer à toute communication.

qui bouclent à elles seules le cercle vicieux du malheur

Dans une vie, tout être humain est appelé à rencontrer plus ou moins de traumatismes selon le lieu, l’époque, le milieu où il est né. L’expérience montre que la grande majorité des traumatisés survit. La réaction réflexe face au traumatisme entraîne une perte de sensibilité par l’é1évation du seuil de la douleur. Ainsi, dans l’inconscient d’un grand nombre, sensations, émotions et sentiments ont été associés à la douleur et à la souffrance.

et qui font tourner le monde à l’envers.

Lorsqu’une part importante d’une population pense une même idée, celle-ci devient une évidence admise par un grand nombre de ses membres : « Les émotions et les sentiments font souffrir », « Les émotions dévoilent les faiblesses qui peuvent être exploitées par des gens sans scrupules ».

D’ailleurs, comment pourrait-on penser autrement dans un monde où l’on est amené à légiférer sur la notion de crime contre l’humanité, dans un monde où les persécutions, les déportations, la torture, les massacres et l’élimination systématique de catégories complètes de populations sont perpétrées sans distinction d’âge et de sexe.

Face à une telle réalité, est-il décent de parler de sensibilité ?

Lorsque quatre habitants de la planète sur cinq connaissent la faim, la guerre ou les restrictions de liberté alors que les Etats des peuples « privilégiés » fabriquent et vendent des armes, est-il possible de parler de sensibilité ?

Ne vaut-il pas mieux s’armer contre la sensibilité et faire 1e choix entre l’insensibilité ou la mort ?

Le tortionnaire cultive son insensibilité

Les tortionnaires de tous les horizons ont, soit opté pour 1’insensibi1ité par fatalisme induit par leur histoire, soit accepté un choix que l’on a fait pour eux suite à sélection et formation. Leurs manipulateurs ont compris que leur sensibilité doit être totalement annihilée pour qu’ils soient capables de torturer et de tuer.

Ainsi, lorsqu’ils atteignent leur seuil de sensibilité, ils se trouvent au seuil de la douleur et agissent avec rage. Amener à respecter et admirer celui ou celle qui peut rester de marbre en commettant les pires atrocités fait partie de la stratégie du dressage des tortionnaires. La drogue est utilisée pour « aider » 1e tortionnaire insuffisamment aguerri.

dans un contexte social bien précis

La cause défendue par le tortionnaire est-elle à l’origine des contraintes sociales qu’il exerce ?

Je pense que la simple folie de l’esprit du lieu et du moment suffit. N’importe quelle idée farfelue peut faire l’affaire dès lors qu’elle désigne un bouc émissaire et le charge de tous les maux.

qui désigne une cause du mal(voir la partie de cet ouvrage intitulée « dire« )

« Les.., (remplacez ces trois points par n’importe quelles caractéristiques communes à la majorité des personnes qui ont pu, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, vous irriter) sont la cause de tous les maux dont souffre notre société ».

A l’occasion de campagnes électorales, depuis le haut d’une tribune, il suffit qu’un groupe de la population soit désigné comme possédant ces caractéristiques et l’idée fait son chemin…

Les petits tortionnaires en herbe qui étaient obligés de se cacher, exercent leur art, de plus en plus rassurés, car ils œuvrent au maintien de l’ordre social et de la salubrité publique, légitimé par le flot grossissant des partisans des solutions efficaces, radicales, définitives et « finales ».

ou une cause « noble » à défendre.

Toute cause, légitime dans 1e contexte social, peut amener à la mise au silence de la sensibilité. L’expérimentation animale, voire humaine, peut être considérée légitime pour le bien de la science et de la connaissance.

Pourtant, je suis tout à fait conscient que la connaissance peut s’enliser dans l’infinité des domaines où elle pourrait s’exercer, de la même manière que la raison peut se perdre dans l’infinité des raisonnements qu’elle créera à des fins de justification. La sensibilité peut guérir la folie car elle est un repère lorsque tous les arguments contradictoires ont été épuisés. Elle peut être appelée : « l’intime conviction », « la certitude en son âme et conscience » dans la mesure où la sensibilité, l’intimité, l’âme, la conscience ne sont pas anesthésiées.

La sensibilité peut être anesthésiée par des techniques

Les traumatismes ne sont pas les seules causes de l’insensibilité. Le fakir en méditation qui a quitté son corps devient insensible a la douleur. Il explore le monde de l’esprit et de l’imaginaire totalement anesthésié. L’hypnose, la sophrologie, la privation de stimulations sensorielles provoquent des vécus hallucinatoires en lien avec la vie consciente et inconsciente de la personne.

ou par des produits.

Les drogues en général anesthésient les sensations sans provoquer le sommeil et entraînent 1e voyageur de l’esprit et de l’imaginaire dans des mondes qui correspondent à son état d’esprit. Un premier voyage peut être paradisiaque. Cependant le surmenage fait généralement vivre les angoisses en trois dimensions et la crise de delirium tremens est bien connue des habitants du pays premier consommateur de boissons alcoolisées au monde.

Le cauchemar éveillé, comme le cauchemar du sommeil, est un moyen pour la sensibilité étouffée de reprendre ses droits.

Il est à noter que dans de nombreuses traditions, l’initiation comporte une prise de drogues pour donner au néophyte l’expérience du monde de l’esprit et de l’imaginaire, mais elle encourage rarement à poursuivre l’usage de ce type de moyen.

Lasensibilitésansrisque

Notre monde moderne a inventé un moyen d’explorer l’imaginaire tout en pouvant rester présent à ses émotions, sans le risque de la relation, du lien avec une autre personne. Il s’agit du film, sur petit ou grand écran qui succède au théâtre ou au roman sans le supplanter.

En effet, si je m’émeus devant quelqu’un, je peux penser que je prends un risque à me dévoiler dans ma profondeur. Ma sensibilité peut m’amener à dire oui à l’autre. Si je ne connais pas mes limites, je peux regretter mon élan. Je peux aussi être amené à répondre non à une demande et me sentir ensuite coupable. Si je ne sais pas dire non et que, par expérience, je sais que je peux me faire « bouffer », je me coupe de mes émotions et je me ferme un peu plus.

Donc, le petit écran et son grand frère permettent d’éprouver des émotions sans risque relationnel. Pour les personnes dont le seuil de sensibilité est très élevé, il existe même les films d’horreur et les films pornographiques.

Après avoir vu les causes de l’insensibilité, les conséquences et les moyens de la développer, il serait intéressant d’examiner ce que propose la société aux insensibles pour leur donner une raison de vivre.

La thérapie par le travail perd de son aura

Une découverte de la société ou plutôt une de ses inventions a été d’ériger le travail en valeur, en raison de vivre, en moyen d’existence, voire en thérapie. La valeur travail a permis l’abolition de l’esclavage. Le travail moyen d’existence voit son emprise diminuer. Le travail raison de vivre, fait de moins en moins recette. Le travai1 « thérapeutique » pratiqué dans les camps garde la faveur des régimes dits « démocratiques » pour guérir les contestataires de l’ordre collectiviste.

et le travail de reproduction se meurt.

L’esprit humain s’est engourdi, anesthésié, dans la production, c’est-à-dire dans la reproduction d’objets identiques et de services standardisés. L’invention des machines à reproduire amène le travail à faire peau neuve avec la promotion de la créativité. Elle est ce dont l’humanité a le plus besoin. Il ne s’agit plus d’apprendre, ni d’apprendre à apprendre, mais de libérer la créativité dans 1es écoles, les entreprises, les prisons, les familles.

Réhabiliter la créativité et la sensibilité

Insensibilité et création peuvent-elles coexister ? Peut-on imaginer un artiste insensible ?

Avez-vous connu ou connaissez-vous une personne rigide et bornée ayant fait preuve d’une ouverture d’esprit et d’une imagination débordante ?

La sensibilité mène à la créativité. L’invention des machines à reproduire supprime les activités répétitives et met en évidence que l’homme est créateur, à l’image du Créateur.

Deux traditions spirituelles parlent de la souffrance…

J’ai tout à fait conscience que l’éloge de la sensibilité était difficilement concevable jusqu’à notre époque et que depuis cet îlot de paix d’où j’écris, j’ai beaucoup de chance de pouvoir réaliser ce vieux rêve, écrire ce que je sens, ce que je veux dire et ce que je vois.

En d’autres lieux et en d’autres temps, en d’autres lieux et aujourd’hui il est plus simple de parler de la souffrance.

le bouddhisme est construit sur elle

Le bouddhisme enseigne la voie, c’est-à-dire les voies qui mènent à la suppression de la souffrance par l’observation de l’activité de l’esprit dans l’instant présent et la prise de conscience de la nature de l’esprit.

La souffrance vient de l’attachement aux êtres, aux choses et aux images que l’on porte d’eux au fond de soi-même. Cet attachement n’est que rêve et illusion par rapport à un passé regretté ou un futur espéré. L’observation objective des émotions dans l’instant présent les décomposent en sensations exemptes de toute affectivité, de toute image. Les sensations ne sont plus que tensions qui demandent à se relâcher, à se décontracter, à se résoudre, à s’épanouir. La douleur, la tension, bien localisée est identifiée à un bouton de rose. L’imagination, en l’épanouissant sous le soleil d’un matin de printemps peut entraîner un bien-être qui se répand dans 1e corps tout entier au rythme des battements du cœur et de la respiration en amenant l’énergie à re-circuler dans un lieu où elle était bloquée et où une pathologie aurait pu se développer.

et le christianisme l’utilise.

La spiritualité chrétienne est basée, quant à elle, sur l’acceptation de la souffrance qui permet de la dépasser, de la traverser, de passer sur l’autre versant de la montagne du corps, celui de la joie.

Le mécanisme de ce dépassement consiste à accepter non seulement la souffrance mais sa sensibilité qui donne accès bien sûr à la souffrance mais aussi a la joie.

Avez-vous connu quelqu’un d’insensible capable d’éprouver de la joie ?

Et qu’est-ce qu’accepter, sinon s’abandonner, lâcher prise et découvrir l’apaisement, la paix intérieure, non celle qui cherche à comprendre ou crier à l’injustice, mais celle de l’enfant rassuré et apaisé dans les bras de sa mère.

Dire oui à sa sensibilité de cœur, au risque de la souffrance peut changer la souffrance en paix, puis la paix en joie par changement de l’état d’esprit et passage de la révolte au « ouié.

Ce « oui » peut donner l’énergie et la fluidité nécessaires à une guérison. Ce « oui » peut transformer une agonie longue et douloureuse en un grand lâcher prise qui peut procurer l’extase ultime.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang connaîtra le royaume ».

La chair et le sang pourraient bien être les termes utilisés il y à 2000 ans en Palestine pour désigner une notion, un concept appelés aujourd’hui émotion, sensation, sentiment, langage du corps, qualité du cœur.

Toute émotion est en effet émanation de la chair et du sang qui l’anime, l’irrigue et la nourrit.

Avons-nous vraiment le choix ?

Qui a faim cherche à manger, qui a soif cherche à boire. Mais derrière la faim et la soif habituelles se cachent une faim et une soif plus profonde.

« Faim de quelque chose de bon qui rassasie.

Faim de présence, d’attention, de conscience.

Faim d’aimer et d’être aimé.

Soif de quelque chose qui désaltère.

Soif de regard, de paroles, de contacts.

Soif d’aimer et d’être aimé ».

Cette faim et cette soif sont comme la vie et l’énergie, si subtiles, si fragiles mais aussi si fortes et si puissantes qu’un jour l’insensibilité volera en éclats et libérera l’Amour. Ce jour peut, pour chacun, être aujourd’hui. C’est possible.

Car un seul choix existe, pour chacun et pour le monde : la mort, l’immobilité et l’insensibilité ou bien la vie, l’énergie, la sensibilité et l’Amour.

Pour une autre évolution

Après les révolutions politiques, économiques, technologiques et culturelles, la révolution de l’esprit de l’imaginaire et de la créativité reste à inventer grâce a la sensibilité qui fait du corps le lieu d’expérience privilégié de l’esprit.

retrouver la sensibilité perdue.

Mais comment retrouver cette sensibilité perdue ? « Un jeune parachutiste, bien entraîné croyait à ce qu’il faisait. Dans une opération, il a été amené à tuer en silence pour la première fois. Durant trois jours et trois nuits de fortes nausées lui ont ouvert les portes du dégoût. Il a pris cela pour une faiblesse ».

S’il avait eu confiance en ses émotions, sa sensibilité et écouté le message de son corps, il aurait quitté plus tôt un métier qu’il a fini par abandonner.

Retrouver la sensibilité perdue, est le but de toutes les thérapies corporelles basées sur le toucher, le massage ou l’attention aux perceptions internes.

Tel est l’un des buts des traditions spirituelles extraites de leur gangue politico-religieuse héritée de l’histoire.

C’est l’un des objectifs des mouvements humanistes/écologistes basés sur le respect de la vie en général, de la vie humaine et de sa qualité en particulier.

Voilà des réponses bien classiques.

Les tortionnaires, les délinquants, les traumatisés de la torture institutionnelle ou familiale constituent une priorité à la rééducation sensorielle mais combien de générations faudra-t-il pour enrayer la reproduction sociale de la souffrance ?

La sensibilité jointe à la force de la pensée positive et à l’énergie de 1’imaginaire (voir « dire » et « imaginer » dans le présent ouvrage) peuvent changer la vie de chacun. Le monde s’en trouvera peut-être changé mais l’important est que ceux et celles qui nous touchent, qui nous sont proches, puissent être touchés et toucher à leur tour.

Sentir et être présent

Partie pratique

Le lien entre 1’esprit et le corps.

Debout, bras tendus vers le bas, légèrement écartés du corps :

1/ Tournez les mains vers l’extérieur en prolongeant le mouvement dans les épaules et la poitrine,

Faites ce mouvement lentement et observez votre état d’esprit.

2/ Faites le mouvement inverse,

Observez votre état d’esprit.

En marchant :

1/ Prenez une allure assurée, dynamique, décontractée et regardez les passants dans les yeux.

Si cette démarche ne vous est pas habituelle, observez votre état d’esprit lors de ce moment. Comparez-le à celui qui vous est le plus fréquent.

2/ Adoptez l’attitude opposée, tête baissée, épaules en avant. Raidissez toutes les parties de votre corps qui ne sont pas indispensables à la marche.

Si cette démarche ne vous est pas habituelle, observez votre état d’esprit et comparez-le à celui qui vous est habituel.

Immobilité et mouvement – Tenir et lâcher prise

– Prenez un objet un peu encombrant dans votre main droite.

– Essayer de le garder en main quoi que vous fassiez.

– Combien de temps avez vous tenu ?

– Qu’avez vous fait ensuite ?

– l’avez-vous jeté ?

– l’avez-vous rangé ?

– l’avez-vous posé n’importe où ?

– Prenez un kilo de sucre ou un pack de liquide ou n’importe quel objet pesant environ l kg.

– En position debout tenez ce poids posé sur votre main, l’avant-bras en position horizontale.

– Combien de temps avez vous tenu ?

– Que sentez-vous ?

– Massez les muscles douloureux.

– Comment vous sentez-vous ?

Apathie et dynamisme – Avoir le temps comme ami

Vous avez une envie. Vous ne pouvez pas la satisfaire immédiatement :

– soit vous vous découragez tout de suite et vous vous dites à quoi bon,

– soit vous décidez de la programmer dans un délai plus ou moins long,

– soit vous vous fixez une étape intermédiaire que vous programmez,

– soit vous vous lancez immédiatement dans l’étape intermédiaire que vous avez choisie.

Qu’elle a été votre attitude face au temps ?

Quel est le moyen dont vous disposez pour être présent à la seconde qui est entrain de s’écouler ?

Le mouvement – Le calme et le bien-être.

Ici et maintenant, que se passe -t-il dans votre corps.

Que sentez-vous ? Choisissez l’endroit qui se signale à vous par une présence plus forte que dans les autres endroits du corps.

Que ressentez-vous en lisant ces mots ?

Crispation, tension, compression, contraction ou leurs contraires ?

Quelles images associez-vous spontanément à ces mots ?

Quel est le mot et ou l’image qui est le plus en rapport avec l’endroit de votre corps que vous avez choisi ?

Maintenant pénétrez cet endroit avec votre conscience et votre capacité d’attention.

Que ressentez-vous en lisant ces mots ?

Fluidité, aisance, mouvement, souplesse, douceur ou leurs contraires ?

Quelles images associez-vous spontanément à ces mots ?

Quel est le mot ou l’image qui est le plus en rapport avec l’endroit de votre corps que vous avez choisi ?

Imaginez un scénario qui part du mot et de l’image de la première partie de l’exercice pour aller vers le mot et l’image de la deuxième partie.

Racontez, comme si vous racontiez à quelqu’un, en voyant les images se transformer ou défiler sous vos yeux tout en restant présent au lieu de votre corps que vous avez choisi.

Douleur et plaisir.

La douleur

– caressez-vous le dessus de la main,

– pincez-vous légèrement,

– pincez jusqu’à la douleur.

Imaginez maintenant que vous avez devant vous votre plat préféré … et que vous sortez de chez le dentiste avec une partie de la bouche et la langue anesthésiées.

Que choisissez-vous ? La sensibilité ou l’insensibilité ?

Pouvez-vous faire le choix de manière définitive ?

Qu’est-ce que la douleur ?

– Fermez les poings,

– remontez les épaules autour du cou et bloquez vos muscles,

– serrez les fesses, les jambes,

– recroquevillez vos orteils.

Maintenez toutes ces contractions le plus longtemps possible…

Le plaisir

Qu’est-ce que le plaisir ?

– relâchez les contractions volontaires prises précédemment.

Souffrance, joie et créativité.

La souffrance :

Imaginez toutes les composantes de votre sécurité, matérielle, affective, morale. Faites-en l’inventaire.

Imaginez que chacune vous est retirée soit progressivement, soit d’un seul coup.

Que se passe -t- il dans votre corps ?

– respiration,

– sensations interne,

– sensations externes.

La joie :

Imaginez que vous retrouvez ce que vous aviez crû avoir perdu.

Que se passe -t-il dans votre corps ?

– respiration,

– sensations internes,

– sensations externes.

La créativité :

Des idées, des images, des mots, des sens, des odeurs se présentent-ils spontanément à vous ?

Attention aux battements de cœur.

– Bouchez-vous une ou deux oreilles avec le plat d’un doigt,

– Appliquez une pression suffisante pour boucher l’oreille et sentir le battement de la veine qui passe devant le pavillon de l’oreille.

– Ecoutez le battement de votre cœur

– Explorez différents rythmes et amplitudes respiratoires à partir du mode qui vous est habituel (temps actif sur le remplissage des poumons ou sur leur vidange, durées d’inspiration et d’expiration égales ou inégales).


Rythme
HaletantNormalLent

Amplitude
FaibleFHFNFL
MoyenneMH (1)MNML
ProfondePH (1)PN (1)PL9

(l) Dès que vous commencez à percevoir des fourmillements dans les mains ou autour de la bouche, prenez une amplitude faible avec un rythme lent.

– En explorant les différents rythmes respiratoires à raison de 5 minutes pour chaque mode, portez votre attention sur le rythme cardiaque et laissez venir les associations spontanées de mots, d’images, de son.

– Quel mot ou quelle image mettriez-vous en face de chaque mode de respiration ?

AmplitudeRythmeMotImage
Faible
Haletant


Moyenne

Profonde

Faible
Normal


Moyenne

Profonde

Faible
Lent


Moyenne

Profonde

Présence à soi

« Je marche à côté de mes pompes », « II est dans la lune », « Elle n’est pas là ».

Portez votre attention, concentrez votre conscience sur la plante de vos pieds puis remontez doucement jusqu’à la tête en gardant la conscience de chaque niveau précédent jusqu’à celle du corps entier.

Que ressentez-vous ? Quels mots pouvez-vous mettre dessus : contraction, tremblement, vibration, relâchement, raideur ?

En même temps, portez votre attention à votre rythme respiratoire, puis cardiaque.

Imaginez que vous vous allégez au rythme de l’un ou de l’autre comme s’il était la source d’énergie qui permettait à votre conscience de s’élever.

Attention à sa propre respiration

– Quel est le temps actif de votre respiration, c’est-à-dire celui qui vous semble demander un effort ? Pour gonfler ou vider vos poumons ?

– Quel est le temps passif, celui qui se fait de lui-même lorsque vous lâchez prise ?

– Gonfler ainsi le seul poumon gauche puis le seul poumon droit et enfin les deux.

– Quelle est la partie de votre corps qui bouge, la poitrine ou le ventre ?

– Soyez attentif à votre respiration telle que vous l’avez observée. Quel est votre état d’esprit ?

Comment vous sentez-vous ?

– Inversez le temps actif de votre respiration. Par exemple, s’il se trouvait au moment de l’inspiration, placez-le sur l’expiration et laissez vos poumons se regonfler d’eux-mêmes.

– Inversez la partie mobile de votre corps. Par exemple, si le ventre était mobile, bougez votre poitrine.

– Soyez attentif à ce mode de respiration opposé à celui qui vous est habituel. Quel est votre état d’esprit ? Comment vous sentez-vous ?

– Dans le même temps, explorez les différentes possibilités que vous avez de respirer en étant attentif à votre vécu intérieur (émotions, gêne, bien être…).


Phase active
Inspiration (en aspirant)Expiration (en soufflant)
Partie du corpsPoitrinePIPE
VentreVIVE

– Jouez maintenant sur la durée de la phase active brève (un temps) ou longue (trois temps), la phase passive étant toujours à trois temps.

– Quel mot ou quelle image mettriez-vous en face de chaque type de respiration ?

l. Inspiration thoracique active brève :

longue :

2. Inspiration ventrale active brève :

longue :

3. Expiration thoracique active brève :

longue :

4. Expiration ventrale active brève :

longue :

– Quand vous serez dans un état d’esprit qui ne vous plaira pas, changez de respiration.

Présence à l’extérieure de soi – Exercice du poète

– Observez ce qui vous entoure, soyez attentif aux bruits, aux couleurs, aux odeurs, à la température, à vos perceptions corporelles externes et interne (température, tensions, relâchements).

– Choisissez la première perception qui vous à marqué.

– Parlez de cette perception comme d’une autre chose à laquelle vous associeriez certains aspects d’une personne, d’un objet, d’un animal.

– Trouvez le mot qui évoque le mieux l’objet en lien avec la perception.

– Cherchez le mot qui vous apporte le plus d’émotion, la laisse intacte, résonne et évolue en harmonie avec la perception ou la sensation perçue.

Présence à soi et à l’autre – Conscience de la vie en l’autre (1).

Observation à la terrasse d’un café, dans un transport en commun, dans une salle de spectacle à l’entracte.

– Portez votre attention, votre conscience à vous-même à vos sensations et perceptions pendant quelques minutes,

– puis, tout en restant présent à vous-même, portez votre attention sur une personne que vous voyez passer.

– observez les modifications de vos perceptions.

– Soyez attentifs aux images et aux mots qui vous viennent spontanément.

– Continuez avec une autre personne, puis une autre.

– Observez les zones de vous-mêmes qui se révèlent à votre conscience.

– Etablissez le lien entre ce que vous ressentez et vos propres émotions.

Présence à soi et à l’autre – Conscience de la vie en l’autre (2).

Quand je suis avec lui (ou elle) :

 » je me sens bien »

 » Je ne me sens pas bien »

 » Je ne peux pas le sentir »

 » Je ne peux pas le supporter »

– Choisissez la formulation qui est en accord avec la première personne dont l’image s’est présentée à vous.

– Qu’est-ce que vous ressentez lorsque vous imaginez que cette personne est là devant vous.

– Quels sont les mots que vous pouvez mettre sur les sensations que vous ressentez ?

– Quelles images pouvez-vous associer à ces mots en pensant toujours à cette personne ?

– Quels sont les rapports que vous établissez entre ces images et vous-même ?

IMAGINER ET CREER

Présentation imaginée

Le chef des pauvres

La petite fille et les choses

Le petit Hector, le grand Hector et Roger

Nota : Ces trois contes sont publiés dans « Commencements », un recueil de contes publié en janvier 2022 chez Sydney Laurent

IMAGINER ET CREER

Présentation théorique

Créer, c’est concrétiser, par plaisir ou nécessité, ce qui a été vu en imagination par la mise en oeuvre de techniques qui prennent du temps, demandent des efforts dont l’homme cherche parfois à faire l’économie en plaçant sa confiance en un objet distinct de lui-même.

Et si, pour accéder au monde de 1’imagniaire et de la créativité, la seule confiance en la vie qui nous anime suffisait ?

Notre monde souffre d’une imagination et d’une créativité paupérisées.

Comment préserver, élargir l’imagination et la création individuelles tout en agissant sur le contexte social ?

Créer, c’est concrétiser p ar plaisir ou nécessité ce qui a été vu en imagination

Imaginer c’est voir des images dans sa tête, c’est donc rêver.

Créer c’est concrétiser, ce qui a été vu en imagination, pour 1e plaisir :

  • du corps, de sentir ce qui est bon,
  • des yeux et de l’esprit, de voir ce qui est beau.

Créer, c’est l’aventure de la vie, l’art de vivre dans lesquels les plaisirs de concrétiser le beau et le bon se rencontrent, art suprême, expression d’une créativité et d’une sensibilité conjuguées se stimulant entre elles.

Art de vivre, rêve du corps et de l’esprit, la sensibilité concrétisant le rêve de l’esprit, la créativité achevant le rêve du corps de ressembler à l’esprit. La sensibilité et la création se rejoignent dans le beau.

Là réside l’humanité, dans les beaux arts, les arts dramatiques et littéraires mais aussi dans les arts y compris les arts martiaux et l’art de la relation.

Equilibre entre l’imaginaire et la sensibilité, entre l’esprit et le corps, toute activité de l’imaginaire doit se concrétiser et déboucher sur une création ou une prise de conscience, laquelle n’est autre que la création de soi-même.

La nécessité entraîne aussi la créativité.

par la mise en oeuvre de techniques qui prennent du temps, demandent des efforts

Depuis que nos lointains ancêtres ont concrétisé leur désir de victoire de chasse par des peintures, nous savons que l’imaginaire peut s’exercer à différents niveaux.

En effet, toute réalisation est d’abord imaginée puis construite de manière partielle ou réduite, par écrit, dessin ou maquette. Ensuite, la mise en œuvre d’une technique permet son élaboration.

L’architecte présente un projet sous forme de maquette et de plan.

Le poète, l’écrivain, le scénariste traduisent leurs émotions avec des mots et des métaphores.

dont l’homme cherche parfois à faire l’économie

Mais ce labeur prend du temps.

Lorsque l’artiste réalise de manière spontanée un tableau ou une sculpture, il fait alors l’économie de toute étape intermédiaire entre l’imaginaire et le concret.

Serait-il possible d’aller plus loin et de faire comme d’un coup de baguette de fée ou de prestidigitateur ?

C’est la démarche de la quête magique qui désigne l’objet de 1’action à un acteur imaginaire dégagé des contraintes matérielles et temporelles.

Par exemple, 1e prêtre exorciste désigne celui par lequel passe 1e mal et demande par la prière aux anges et archanges que ceux-ci éloignent Satan et ses suppôts de leur victime. Ceci illustre un acte de magie blanche qui consiste à agir sur une représentation de la cause du mal de manière directe et concrète pour bien montrer à un acteur imaginé le résultat attendu de lui.

Le fervent qui s’adresse à la Vierge pour lui demander la guérison pour lui-même ou un tiers est un autre exemple de prière.

Dans ce cas, 1e demandeur s’adresse verbalement à un acteur représenté ou imaginé et peut offrir des présents ou des sacrifices en échange de bienfaits pour le demandeur ou un tiers.

Un autre exemple est celui de la méditation présentée en introduction de ce livre. La forme resplendissante va rejoindre la personne concernée pour lui apporter les énergies qui lui sont nécessaires.

Ici, l’acteur (la forme resplendissante) et le bénéficiaire sont associés dans l’image par le méditant. L’acteur, qui peut être symbole ou entité, joue le rôle de lien entre la source de transformation (les différentes énergies) et le bénéficiaire.

La réalisation concrète s’applique à la composante physique du monde alors que la magie s’applique au vivant dans sa part abstraite et donc spirituelle.

en plaçant sa confiance en un objet ou une entité distincte de lui-même

Cependant, ces deux expressions de la volonté d’agir montrent que l’imaginaire est présent à la naissance de chaque action et que la réalisation est confiance en un acteur supposé extérieur : la raison ou une entité quelconque.

Pour concrétiser l’imaginaire, chaque époque a imaginé un objet de confiance extérieur à la personne.

Mais mille objets de confiance peuvent être inventés : un fétiche, un encouragement, un conjoint, un sourire, une idée, un parti, une émotion, un souvenir, un maître, mais aussi la raison, la science, la théorie de tel économiste, de tel philosophe.

Et si la seule confiance en la vie qui nous anime suffisait

Et si l’objet de confiance était inutile ?

Et si ce qui est supposé extérieur était intérieur ?

Et si la seule confiance en la vie qui nous anime suffisait ?

La liberté de faire confiance en la vie donne le vertige.

L’enfant a besoin d’une confiance absolue en ses parents, en la source de vie qu’ils représentent à ses yeux, pour atteindre la confiance en lui-même.

La confiance en l’objet de confiance est peut-être nécessaire pour accepter la confiance en la liberté et la vie ?

Dire oui à la vie. Saisir « l’en-vie ». Oser. Accepter ses élans de cœur. Ecouter la vie en soi, en l’autre. Dire ce qui est là, en image, en mots. Laisser la vie agir en soi. Etre confiant en la vie qui nous porte et s’exprime par nous.

La réponse à tous les « que faire ? » et « a quoi bon ? » est là. Ecouter la vie, « l’en-vie ». Chacun est la vie, « en-vie », force, énergie gigantesque qui a peuplé la terre. Chacun peut soit l’éteindre avec de bonnes raisons, soit en disposer en abondance en vivant selon 1e cœur, l’amour, l’amitié, l’ouverture.

L’imaginaire est la première étape de l’action. Il a besoin d’être nourri en confiance comme un bébé peut être confiant de manière absolue. Ensuite l’action, nourrie elle aussi de confiance, progressera d’elle-même, en conscience.

pour accéder au monde de la créativité ?

La vie, la terre, telles qu’elles nous ont été confiées, auraient-elles été imaginées ?

La matérialité et le corps seraient-ils la concrétisation du rêve de l’esprit ?

Toute entreprise créatrice étant une aventure, la vie avec ses imprévus, ses imperfections, ses erreurs, ses égarements, serait-elle une création en cours, une création inachevée ?

Notre monde souffre d’un imaginaire et d’une créativité paupérisée.

Les civilisations se sont structurées autour de la fabrication et du stockage de la nourriture et ont ainsi canalisé une grande part de l’activité humaine durant des millénaires.

L’industrialisation a provoqué l’augmentation de la capacité de production des sols, l’accroissement des biens et services disponibles ainsi que le développement des grandes villes qui entraînaient l’exode rural.

Ce dernier phénomène, en voie d’extinction, a perduré jusqu’à l’accélération informatique qui augmente la productivité des machines tout en réclamant de moins en moins d’interventions humaines.

En fait, ce travail, que l’on voudrait producteur d’emplois, est pour sa part productive, en voie de mécanisation quasi-totale y compris pour les moyennes et petites séries. Ce phénomène touche la production d’objets et de biens en multitude d’exemplaires, de matières et de produits en quantités à l’échelle de la nature, (des montagnes de blé, des lacs de pétrole), la production de millions d’opérations comptables à la seconde.

L’acheteur est invité à fournir une part de plus en plus large des services avec les selfs. La fiabilité de plus en plus grande des biens produits réclame de moins en moins d’intervention qualifiée. Les machines disent elles-mêmes où se situent leurs pannes. L’apprentissage se transforme en utilisation de machines de plus en plus perfectionnées remplaçant les outils à mains, ce qui raccourcit la durée de l’apprentissage.

La part créative du travail est concentrée à un nombre minimum de personnes et la masse de ceux et celles qui avaient pour tâche de produire et de reproduire semble vouée à l’inactivité que l’on appelle pudiquement chômage, et à la misère. L’esprit de la plupart semble avoir été engourdi par des générations asservies par des activités de reproduction.

La logique de produire a bas prix pour élargir les marchés a entraîné l’activité humaine à la situation d’aujourd’hui. Le piège de l’avoir à bien fonctionné et la planète vit, à la vitesse qui est la sienne, une crise à la fois économique, écologique, démographique, technologique et spirituelle. Des équilibres millénaires ont été rompus en moins de deux siècles. Depuis mai 1968, l’imagination n’est toujours pas au pouvoir.

Prisonniers de notre rôle social, notre capacité créatrice a été réduite à la part d’initiative individuelle que nous permet notre conditionnement.

Comment préserver, élargir l’imagination et la créativité individuelle

Tout être humain dispose des moyens nécessaires à l’accès au bien-être.

La capacité créatrice de l’homme le distingue du reste du monde vivant, lui permet de s’épanouir et de se libérer l’esprit face à l’infini des possibles.

Les exercices proposés en partie pratique peuvent permettre des prises de conscience libératrices et aider à oser imaginer des objectifs modestes, à visée éducative vers des objectifs plus importants. Devenir l’artiste de sa vie. Pourquoi pas ?

tout en agissant sur 1e contexte social ?

La capacité créatrice des civilisations éteintes nous intéresse. Les musées et les bibliothèques en sont témoins.

Il est un fait que tout changement technologique entraîne des changements sociaux. Notre civilisation est la seule à avoir résisté a tant de bouleversements technologiques. Elle est la seule à avoir connu des guerres de l’ampleur des deux dernières qui l’ont obligée à s’adapter sans se détruire.

Aujourd’hui la création d’emploi est le mot d’ordre officiel, cependant les inerties sont très grandes. Un analyste a constaté que la sécurité engourdit la créativité et que la recherche de sécurité, stimule la créativité. Il en a déduit que l’insécurité stimule la créativité…

Et s’il y avait moyen d’augmenter la production créatrice en l’élargissant au plus grand nombre ?

Et si la créativité gratuite entraînait avec elle la créativité sociale ?

Et si la création était stimulée dans les écoles, les prisons, les hôpitaux ?

Et si les chômeurs étaient dotés des moyens nécessaires pour activer leur potentiel créatif ?

Sentir et être présent

Partie pratique

Le rêve éveillé

Cet exercice est un jeu.

Là où vous êtes, choisissez un objet, le premier que vous avez remarqué lorsque vous avez lu « choisissez un objet ».

Imaginez que cet objet inanimé se met à bouger comme si un esprit qui l’habitait venait de se réveiller.

Puis l’objet devenu imaginaire par sa nouvelle capacité, ébauche un mouvement, le termine puis en commence un autre.

Cette succession vous évoque-t-elle une intention de cet objet devenu chose ?

Quelle est l’attitude de cette « chose » par rapport à vous ?

1 agressive

2 bienveillante

3 indifférentes

Cette attitude se précise et se transforme en acte vis-à-vis de vous.

Quelle est votre réaction en imagination ? (numéro de l’attitude de la « chose » suivi du numéro identique de la réaction).

1 attaque, fuite ou paralysie ?

2 méfiance, indifférence ou bienveillance ?

3 curiosité, agression ou indifférence ?

Ce scénario vous-est il habituel dans la vie courante ?

Ce scénario vous satisfait-il ?

Sinon lequel préféreriez-vous jouer avec l’objet animé ?

Imaginez ce scénario.

Imaginez le même scénario dans des circonstances de votre vie courante.

Ce qui plait et déplait chez l’autre

« J’aime bien son côté enfant,

Je déteste son assurance insolente,

Son sourire me fait fondre,

Je n’aime pas sa fierté et son port de tête,

Qu’est-ce qu’il est bavard, il me saoule,

Ce n’est pas possible ce qu’il peut être borné,

Quelle exigence a-t-elle vis-à-vis d’elle-même ? »

Vous vous êtes peut-être fait ce genre de réflexion vis-à-vis de quelqu’un que vous connaissez ou que vous avez connu.

Choisissez une personne, la première a laquelle vous avez pensé, ainsi que l’aspect qui vous plaît ou vous déplaît le plus chez elle.

Recherchez d’autres personnes que vous connaissez qui présentent le même aspect.

Imaginez que toutes ces personnes sont rassemblées dans une même pièce et que vous vous trouvez face à elles.

Leur porte-parole s’adresse à vous.

Quelles sont les paroles qui vous viennent spontanément à l’esprit ?

Le lien entre le corps et 1’esprit

Observez-vous et observez simultanément.

– observez que vous pouvez

1°) successivement, en prenant votre temps

. Sentir le contact de votre peau avec votre environnement et vos vêtements,

. Percevoir des sensations internes subtiles,

. Etre attentif aux bruits extérieurs, à la température…

2°) successivement et rapidement

. Reprendre les mêmes exercices

3°) simultanément

. Porter votre attention à toutes ces sensations et perceptions.

– prenez conscience que certaines de ces perceptions vous sont désagréables bien qu’elles ne soient pas douloureuses.

– que dites-vous habituellement lorsque ce lieu de vous-même devient douloureux ?

. Ce n’est rien,

. ça passera,

. Je vais prendre un cachet.

Recherchez vos besoins par rapport à la sensation désagréable.

– La supprimer,

– la rendre agréable,

– la transformer,

l’utiliser.

Cherchez les moyens de satisfaire ce besoin.

– En prenant une attitude adaptée,

– en changeant une attitude ou un élément de votre environnement,

– en ayant recours à un service.

Prenez conscience de vos résistances à utiliser ces moyens.

Cherchez d’où viennent ces résistances.

– d’un événement douloureux ?

– d’un modèle éducatif ?

Comment pouvez-vous changer votre attitude face à l’origine de ces résistances ?

Si j’étais…

“Si j’étais à sa place (dans sa situation)”

“Si j’étais lui ou elle (dans sa peau) ”

Vous est-il arrivé de dire cela ?

Imaginez la première personne qui vous est venue spontanément à l’esprit.

– Imaginez que vous êtes dans sa situation et que vous restez vous-même.

. Que faites-vous ?

. Que décidez-vous ?

. Avez-vous déjà pris une telle décision pour vous même ?

– Imaginez que vous vous glissez dans sa peau, que vous avez son aspect physique, que vous êtes lui ou elle.

. Que faites-vous ?

. Que décidez-vous ?

. Avez-vous déjà pris une telle décision pour vous même ?

– Avez-vous pris la même décision dans les deux cas ?

– Pensez-vous que cette personne prendrait une décision identique à la vôtre ?

Le choc des ressemblances

– « Tiens quelque-chose me plait (ou me déplait) chez elle (ou chez lui),

– J’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part.

– Vous me faites penser a quelqu’un qui m’est familier.

– Vous ressemblez à une personne que je connais ».

Vous avez très certainement prononcé des paroles semblables à propos d’une personne que vous veniez de rencontrer pour la première fois.

– Lorsque vous avez prononcé ou pensé des paroles semblables, quelles étaient vos sensations, vos impressions, votre sentiment ?

– Ce qui s’est manifesté en vous vous semble-t-il en lien avec

. Cette personne ?

. Avec vous-même ?

. Avec un souvenir, une image, que vous portez en vous ?

Que veut dire mon rêve ?

Vous venez de vous réveiller avec un rêve très présent à l’esprit,

– Soit sa signification vous paraît évidente tellement la scène vous semblait réelle.

– Soit vous êtes décontenancé et vous cherchez à comprendre.

Quel que soit le cas, faites 1’inventaire des éléments du rêve :

– Les personnages,

– Les objets,

– Les manifestations.

En prenant le temps de bien intérioriser chaque élément (vous êtes cet élément) imaginez que vous êtes successivement un personnage, un objet ou une manifestation du rêve (Osez, vous regardez bien des films).

Observez les émotions qui se présentent successivement pour vous, ici et maintenant.

Imaginez qu’un dialogue s’instaure entre un élément et vous-même (prenez votre temps).

Laissez venir spontanément le dialogue…

Lâcher prise

Quelle est votre grande peur, la plus grande, la plus concrète, la plus précise, celle qui vous paralyserait, celle qui représenterait le plus terrible des cauchemars que vous puissiez imaginer.

Vous êtes dans une situation de laquelle toute raison est absente. Vous n’avez pas le temps de chercher à comprendre. Dans une seconde, ce que vous redoutez va se produire… Au lieu de vous réveiller comme dans un cauchemar, vous vivez cette seconde-là et les suivantes.

C’est arrivé.

Comment vous sentez-vous ?

Revenez en arrière de quelques secondes avant la seconde redoutée.

Votre attitude a-t-elle changé ?

Imaginez un scénario positif pour vous.

Que se passe-t-il ?

Gardez le souvenir de cette force de transformation.

Oser

Vous en avez eu l’idée.

Vous l’avez imaginé (vous avez créé une image pour cette idée).

Vous voudriez bien la mettre en pratique.

Vous avez toutes les chances d’en tirer bénéfice.

Vous hésitez.

Vous aimeriez oser.

– De quelle action avez-vous envie ?

– Imaginez-vous en train d’hésiter.

– Que se passe-t-il dans votre corps ?

– Si vous ne sentez rien, quel nom donneriez-vous à ce qui se passe en vous ? Spontanéité, colère, rage, amour, pleurs.

– Si vous ne sentez rien et qu’aucun mot ne vous vient, voyez-vous une image, une scène ?

– Maintenant imaginez que vous avez voulu, que vous avez osé, que vous avez pu. Comment vous sentez-vous ? Soulagé, inquiet, satisfait, heureux, triste ?

– Quel danger, quelle peur s’est écartée ?

– Quel danger, quelle peur reste cachée ?

Qu’est-ce qui a été surpassé ?

– Comment est votre respiration, calme, ample ?

– Où se dirige votre regard par rapport à l’horizontale ?

– Quelle zone de votre corps se manifeste à vous et comment ?

– En quelles occasions vous arrive-t-il d’éprouver la même impression, les mêmes sensations ?

– Prenez le temps de vous laisser pénétrer par l’émotion, laissez-la vous habiter, soyez attentif aux manifestations de votre corps. Observez-les objectivement comme quelque chose qui se fait, avec confiance. Laissez votre conscience habiter, explorer ce qui se manifeste. Maintenez votre attention à ce lieu de vous-même. Acceptez les associations spontanées qui vous traversent ou défilent (idées, images, sensations, mouvements, odeurs, goûts, couleurs, zones de conscience, sons … etc.).

Revenez à votre envie première.

Quelles associations spontanées établissez-vous ?

Agir, créer ou faire

Une image, un mot, une idée vous traverse l’esprit. Une phrase vous vient :

– « II faut que je fasse ça ».

– « Je dois faire ça ».

Puis aussitôt :

– « A quoi bon ? Pourquoi faire ? » « Pour faire quoi ? »

– Que voulez-vous, dans quel délai ? (vous et pas un « il » qui, de l’extérieur, vous dirait « tu dois faire ça »).

– Imaginez votre but atteint (hors du souci du « Comment ? »).

– Trouvez une image, une scène, une phrase, un détail, un ensemble de faits significatifs illustrant que le but est atteint.

– Vivez chaque jour (ou presque) cette scène en précisant l’échéance que vous décidez.

– Observez l’énergie qui vous anime

. Sur le plan imaginaire de la visualisation du but (espoir, espérance, foi, certitude)

. Sur le plan concret de la saisie des opportunités (adhésion, détermination, rage).

« Semez et vous récolterez ».

CONCLUSION

La graine de pissenlit portée par le vent et son parachute a le sens de la verticale. Arrivée sur le sol, elle se met à explorer cette verticale de haut en bas. Sa racine plonge dans la terre, la pénètre, y puise force et énergie.

La plante s’aventure ensuite sur l’horizontale dans toutes les directions telle la rose des vents. Elle étire ses feuilles, s’étale, s’assoie, se repose sur le sol.

Puis, elle ose explorer la verticale vers le ciel pour élever une fleur soleil qui s’ouvre le jour et se ferme la nuit.

Enfin, repue de lumière et de soleil, la fleur devient lune qui explore toutes les directions de l’espace avant de partir, au grès du vent, vivre l’aventure de la multitude.

Et si toute idée force était appelée un jour à se concrétiser ?

Et si tous les grands rêves de paix, d’amour et de joie voyaient un jour leur réalisation ?

Je pourrais aligner les « si » dans toutes les directions comme le fait la fleur de lune du pissenlit.

Supprimons « si » et points d’interrogation, projetons-nous dans l’aventure de l’instant, conjuguons au présent. Alors le souffle de la terre sème la vie, l’amour, la paix, la joie.

Cela me fait penser à ce passage de la bible.

« … La plaine était couverte d’ossements totalement desséchés… »

Ces ossements pourraient-ils revenir à la vie ?

Ossements desséchés, écoutez : « Je vais faire rentrer en vous le souffle de vie pour vous faire revivre. Sur vous je mettrai des nerfs, je ferai croître de la chair que je revêtirai de peau ; je ferai rentrer en vous le souffle de vie afin que vous reviviez ».

… Un bruit se fit entendre les os venaient s’articuler entre eux. se formaient sur eux des nerfs, de la chair y naissait, une peau venait les recouvrir.

« Viens, esprit, des quatre coins du ciel, souffle sur ces morts pour qu’ils revivent ».

L’esprit pénétra en eux Ils se dressèrent sur leurs pieds

(EZECHIEL 37 de l à 10).

Et si ces êtres vivants étaient la vie ?

Si les os étaient la terre ?

Les muscles l’humus ?

La peau la végétation ?

Le souffle de la vie les êtres vivants ?

Partout où l’homme a crée le désert, partout où le désert existe pourquoi la vie ne renaîtrait-elle pas ?

Une entreprise gigantesque attend l’homme, faire renaître la vie partout où il l’a détruite, entretenir la vie là où elle prospère, arrêter de détruire la vie.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Lavoisier avait une vue minérale du monde et nous retournions petit à petit au minérale.

Développer toutes les connaissances de la vie et du vivant. La vie demande des soins, de la présence, de l’attention, de l’amour.

« La vie se perd, la vie se crée, la vie se transforme, elle nous invite à la choisir. »

Je vous dis ce que je sens et vois :

« Une multitude investit toute son énergie dans la création d’images senties, portées par des mots pour construire l’Humanité de l’humanité. »

SOMMAIRE

Avertissement à la présentation actuelle2
Introduction à la présentation initiale2
Dire et communiquer4
Présentation imagée4
Aimer et être aimé4
Le maître et l’élève5
Aurélien et l’enfant sauvage5
Lettre à moi-même.6
Présentation théorique :7
Partie pratique :11
Nommer ou la fonction magique du nom11
Nommer ou le nom de l’état d’esprit12
Nommer ou la fonction sociale du nom12
La relation, son sens et les auxiliaires13
Le verbe ou la relation sujet objet13
La forme et l’état d’esprit (l)14
La forme et l’état d’esprit (2)15

…/…


Sentir et être présent16
Présentation imagée :16
L’humain qui voulait apprendre seul16
L’explorateur de l’imaginaire16
La joie16
Dis Papa, c’est quoi l’amour ?16
Présentation théorique16
Partie pratique ;23
Le lien entre l’esprit et le corps23
 Immobilité et mouvement – Tenir et lâcher prise24
Apathie et dynamisme – Avoir le temps comme ami24
Le mouvement – Le calme et le bien être24
Douleur et plaisir25
Souffrance, joie et créativité25
Attention aux battements de son cœur 26
Présence à soi27
Attention à sa propre respiration27
Présence à l ‘ extérieur de soi – L’exercice du poète28
Présence à l’autre – conscience de la vie en l’autre (l)28
Présence à l’autre – conscience de la vie en l’autre (2)29
Imaginer et créer29
Présentation imagée :29
Le chef des pauvres29
La petite fille et les choses29
Le petit Hector, le grand Hector et Roger29

…/…
Présentation théorique :29
Partie pratique :33
Le rêve éveillé33
Ce qui plait et déplait chez l’autre34
Le lien entre le corps et l’esprit34
Si j’étais35
Le choc  des ressemblances35
Que veut dire mon rêve ?36
Lâcher prise36
Oser36
Agir ou créer ou faire37
Conclusion38
Sommaire40

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